Paul Eugène, la 8è génération de bouchers





Paul Eugène Lancelin représente la 8è génération de bouchers depuis Claude, né en 1611 à Pithiviers (45)
Il est le premier à naître à Paris, le 8 juillet 1857 dans le 4è arrondissement.

Ses parents sont François Paulin, natif de Pithiviers, et Joséphine Farlay, de Paris.

Paul est l’aîné des 6 enfants du couple dont 3 mourront jeunes.

En septembre 1890 il épouse Valentine Henry, fille de Clodomir, lui aussi boucher.
Le couple aura 5 enfants dont 1 garçon et 4 filles.
Son fils, René lui succédera un temps.

Tout comme ses prédécesseurs, il embrasse le métier de boucher chevalin et s’installe dans le quartier de Ménilmontant dans le 20è arrondissement.

Il conviendra de préciser que le métier n’est plus le même que celui exercé par ses ancêtres de Pithiviers. Ceux-ci, parmi la quinzaine que comptait la Confrérie locale, n’avaient pas de boutiques mais louaient à l’évêque d’Orléans un double étal sous la Halle aux Bouchers. (un prochain billet)

Force est de constater qu’ils ont la bougeotte car entre 1903 et 1911, à chaque naissance ils déménagent mais restent dans le quartier. Ils font le tour des Amandiers :) Peut-être cherchent t’ils un logement plus grand ?


Ils ont déjà 3 enfants lorsqu’ils s’installent au 232 rue des Pyrénées ou l’adresse de la boucherie hippophagique est partagée avec Georges Mercier, qui tient boutique de marchand de vins sur le pas de porte suivant.

Après la naissance de Marcelle en 1909, Valentine est à nouveau enceinte ils quittent Ménilmontant pour aller s’installer à Vincennes, au 6 avenue de la République, et enfin au 20 de la rue de Belfort, à la limite de Montreuil.

La boucherie est (dé)nommée La Cour des Miracles, puis la Villa Rebelote ; étranges noms pour un établissement alimentaire. De quoi inquiéter le quidam ?

La Cour des Miracles était le nom donné au quartier du Sentier ou ses parents avaient tenu boutique.
S’ensuivirent des travaux monumentaux après que le quartier eut été rasé, qu’on appelait le Chantier, qui deviendra Sentier et de la Bonne Nouvelle que ces travaux procurassent aux habitants du quartier, et donnera son nom au boulevard et métro éponymes.

La légende familiale veut que Paul se rendait souvent sur le champ de course de Vincennes et qu’il ruinera l’affaire.

On peut aussi imaginer que le quartier était moins fréquenté qu’à Ménilmontant et les Abattoirs de la Villette et de Vaugirard étant éloignés, il eut l’idée d’aller chercher la matière première au plus près avec sa voiture à cheval, en cas de blessure fatale d’un animal ? Fusse cela autorisé ?

Vers 13 heures, alors qu’il était attablé pour le déjeuner en ce samedi 24 Mai 1924, Paul Eugène s’effondrera sur la table. Celle-ci est toujours utilisée dans la famille.

A son veuvage, Valentine continuera l'activité et se rendra sur les marchés du secteur avec la voiture à cheval.


Elle déménagera ensuite rue du Midi, toujours à Vincennes, ou une chute dans l’escalier lui sera fatale en 1955.

Commentaires

Articles les plus consultés